Journée répétitive [POST UNIQUE]

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

Un matin comme les autres… Une journée comme les autres… Ces mêmes personnes qui m’entouraient, ce même sol que je foulais du pied chaque fois que je passais quelque part. C’était rare que cela m’arrive, mais ce jour là, en ouvrant les yeux, j’avais l’impression que quelque chose clochait. Comme ce rêve que j’avais fais. Fronçant les sourcils, je tentais vainement de me rappeler de quoi que ce soit, mais à chaque fois que je me concentrais, une douleur violente se lançait dans mon crâne. Assis dans mon lit, recouvert d’un drap en lin blanc comme neige froissé, je fixais le mur ma chambre, puis regardai autour de moi. Ce ne devait pas être un rêve quelconque, puisque j’avais envoyé à travers la pièce un certain nombre de coussin, ainsi que mon oreiller. Posant une main contre mon front, je soupirai, puis laissai retomber mon bras qui atterrit sur le matelas sans un bruit, rebondissant légèrement avec l’élan. M’appuyant sur le bord du sommier, je me levai, me dirigeant vers la porte en bois massif qui coupait toute entrée de bruit. Je la tirai vers moi, mais aucun son n’était audible. J’ignorais l’heure qu’il pouvait être, et, en jetant un coup d’œil par la fenêtre, je ne me retrouvais pas plus avancé. Le ciel était maculé de nuages gris qui annonçaient un orage sous peu. Dans quelques heures, les mers seraient déchainées, et il deviendrait inenvisageable d’essayer de gagner le port du continent par l’Océan. Or, pour nous, c’était bien le seul moyen que nous avions de nous y rendre. Ce qui signifiait que nous n’aurions temporairement plus aucun contact avec le reste des terres…

Niant doucement de la tête, je savais bien que ce n’était pas la première fois que je voyais ça, et que nous le vivions, mais à ce moment, j’étais d’humeur plutôt morose, et je n’avais franchement goût à rien. Me préparant rapidement, je finis par sortir de la demeure du Dragon d’Argent pour me rendre dans le centre de la ville. Celui-ci était plutôt agité, ce qui me perturba légèrement. Pourquoi est-ce que tout le monde courrait de droite à gauche comme ça ? Logiquement, j’aurai dis que c’était pour mettre à l’abri tout ce qui risquait de s’envoler à cause de la tempête et d’atterrir dans la mer. Mais je réalisai que je me trompais quand je vis passer une jeune femme, plutôt légèrement vêtue –ce qui me fit frissonner tandis que je me demandais comment elle pouvait se promener ainsi sans avoir froid par la température qu’il faisait- , riant de bon cœur, semblant presque aguicher les garçons qu’elle croisait. Haussant un sourcil à cause de l’incompréhension, je prêtai un peu plus d’attention à chaque détail, pour finalement me rendre compte que pas mal de gens se rendaient à la taverne de Loup d’Argent. Les suivant sans un mot –je n’étais pas vraiment d’humeur très bavarde-, je me rendis compte que le tavernier organisait un concours. Bon, bien évidemment, ce n’était pas du concours de haute catégorie, surtout quand la plupart des pirates y participent dans une taverne. M’asseyant au comptoir, je regardais mes semblables vider leurs pintes de bières –ou de je-ne-sais-quel-autre-alcool – gorgées par gorgées, les enchainant les unes après les autres. Le tavernier me fixait, puis, me souriant, il vient se planter devant moi.

-Alors mon grand, ça te dirait de participer ? Bon, tu auras un peu de retard, mais je suis sûr que tu pourras le rattraper !

Me forçant à rire, ne voulant pas m’attirer d’ennuis en passant pour un rabat-joie, je plongeais mon regard dans l’hydromel qui remplissait mon verre, l’air absent. Les sons me paraissaient flous, le brouhaha insupportable venant jusqu’à mes oreilles, me détruisant les tympans lentement mais sûrement. Décidément, je ne souffrais pas grand-chose ! Me massant la tempe de l’index et du majeur, je fermai les yeux, jusqu’à ce qu’une voix familière me parvienne.

-Bonjour la compagnie !!!

Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que la porte de la taverne allait frapper violemment contre le mur en pierre, la poignée, tout juste rattachée, volant en éclat. En voyant les morceaux s’écraser contre le sol, tout le monde se tut, fixant la personne qui se tenait dans l’encadrement de la porte, les mains devant sa bouche, un léger « oups » franchissant ses lèvres. Commençant à rire doucement, je tournai la tête vers la jeune femme qui tentait de se faire discrète à présent. Elle s’approcha de moi, s’assit sur le tabouret à mes côtés, puis se mit à chuchoter.

-Bonjour Riyu…

Lui souriant sincèrement, je passai un bras autour de ses épaules, puis la serra contre moi.

-Salut Alyss.

Peu à peu, le concours reprenait, et le bruit repartait de plus belle, mais cette fois, je n’étais plus seul. Pourtant, quelques doutes en rapport avec mon réveil subsistaient. Je ne parvenais pas à comprendre, et encore moins à me rappeler ! Mais en un sens, mis à part ceci, c’était réellement une journée comme les autres… Ou presque.