Une chope pour trois [PV Valde/Elerinna]

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

Peu après avoir quitté le lac, nous avions traversé les jardins. A cette période de l'année, les fleurs qui couvraient le sol étaient d'une teinte bleutée, qui reflétait de nuit les rayons de la lune. Surement était-ce aussi dû à la fine bruine qui était tombée avant, et dont les gouttelettes étaient parsemées un peu partout. En tout cas, quelque chose captait la moindre lumière, donnant à cet endroit une sorte d'aura argentée. J'avais toujours pensé que ces jardins étaient bien plus beaux une fois le soleil couché, et ce que je voyais ne faisait que confirmer mes pensées. Chaque pas en ce lieu me faisait penser à tout ce que nous avions. J'étais dans ce genre de cas quelqu'un en proie à la nostalgie, il fallait l'avouer. Je me remémorai tout ce à quoi j'avais assisté depuis mon arrivée au pouvoir, il y a une dizaine d'années. Tant de choses vécues, tant d'autres que j'aurai aimé vivre, tout ce qui n'aurait pas du être, mais qui n'avait pas gêné tant que ça... A cet instant, je ne pensais plus trop à Valde qui continuait de marcher à mes côtés. Je n'avais pas vraiment remarqué que nous avions quitté la demeure, et que nous étions déjà dans les rues, croisant de temps à autres nos semblables, certains bien imbibés. Le vent frais caressait mon torse et soulevait doucement mes cheveux, et le silence qui régnait ici était bien marqué. En plein milieu de la nuit, ce n'était pas étonnant. Les enfants dormaient, la plupart des adultes avaient fini leur travail, et ceux qui profitaient des quelques heures qui leur restaient avant d'aller au lit commençaient eux aussi à rentrer chez eux. Tout était bien calme sur cette île, à cette heure... Il y avait vraiment une comparaison possible entre ce que l'on voyait le jour, et ce qu'on apercevait la nuit. Comme si, à ce moment là, c'était tout un voile qui était tombé, révélant la véritable nature de tout ça...

Arrivant au Loup d'Argent, je poussais la lourde porte en bois qui fermait l'entrée. L'odeur d'alcool qui flottait dans l'air en général était plutôt faible, et c'était avant tout celle de la nourriture qui était distincte. Il ne faisait pas aussi chaud que d'habitude, on pouvait simplement avoir l'impression que quelqu'un avait allumé un feu. De plus, pas de brouhaha, pas de beuglements indescriptibles, les discussions audibles étaient calmées et contrôlées, et pour une fois, nous aurions été dans un salon d'une quelconque maison, je suppose que nous aurions assisté au même genre de scène. Suppose, parce que ma maison n'est pas comme celle des autres, et elle reste bruyante à chaque instant... Après, pour les autres, je n'en ai aucune idée. Je n'étais pas vraiment du genre à faire des visites, je me contentais de croiser les personnes dans la rue, ou chez moi... M'avançant dans la taverne, je saluais d'un signe de tête l'homme qui se tenait derrière le comptoir, qui me répondit par un sourire. Passant une main dans mes cheveux, je fis signe à Valde de me suivre. Je m'approchais d'une table en bois massif, dont la couleur avait pas mal déteint avec le temps. A part ça, elle était dans un état impeccable, comme si chaque tâche qu'aurait pu laisser l'alcool ou la viande -ou autre- était à chaque fois soigneusement effacée. Commandant mon habituelle pinte d'hydromel, mon mutisme qui était survenu aux jardins n'avait pas vraiment disparu. Ne sachant quoi dire, je pianotais des doigts sur la table, regardant un peu autour de moi. J'espérais que tout cela me changerai les idées, et parviendrait à me l'enlever de la tête...

Le voyage jusqu'à la taverne ce fit dans le silence, la lueur de la lune était notre seule source de lumière, la majorité des habitations étaient toutes fermer et l'on ne pouvait voir que rarement quelque petite fenêtre encore ouverte. L'île n'avait pas été nommée ainsi par pure coïncidence, les rayons lunaires qui se posaient sur ce bout de terre au beau milieu des mers étaient baignées d'un délicat voile de lumière argenté chaque nuit le décor environnant gagner en splendeur de nuit, les lieux étant assez fréquenté dans la journée on a rarement le temps de s'attarder sur les petits détails qui nous entoure. Mais à la nuit tombé toutes ces ruelles qui s'entrelacent semble changé du tout au tout, le brouhaha des habitants de l'île cesse à la nuit tombé, laissant place au sont des vagues qui s'échouent sur la côte, la faune et la flore semble enfin se manifester sur les pavés de ce point névralgique du monde. Diverses odeurs parcouraient les rues et bien peu de son s'y faisait entendre, on éprouvait une réel sensation de sérénité dans ses rues de nuit, durant une journée des enfants courez de partout, des pirates ramenés leurs bulletins en chantonnant, les marchands essayaient de dominer la cohue de leurs voix pour attirer l'attention, certes c'était une ambiance assez particulière et envoutante, mais lorsque l'on y vie depuis ça plus tendre enfance on s'en lasse bien vite. Je me demandais toujours si dans les autres villes portuaires du monde, les choses se passaient de la même manière ou si cette atmosphère si particulière était propre au draknar !

Je n'aurais peut-être jamais de réponse, mais il n'est pas interdit de vouloir savoir non ? Je fus extirper de mes pensées quand la porte du loup d'argent émis son petit grincement, là aussi toute étaient différents, les habituelles bousculade, fou rire et discussion simultané avaient laissé place au calme. Dans un coin de la pièce quelque homme semblait boire un dernier verre avant de partir rejoindre leurs femmes, leurs discussions tourné sur leurs dernières viré qui s'était soldé par un échec ! Mais chez les Draknars échec ou réussite laisse place à l'hydromel. Je saluais le barman qui semblait au bout du rouleau et suivait Riurik sans broncher, il se posa sur une table dans un coin de la pièce et était dos à la porte d'entrée, il commanda un verre d'hydromel et j'en faisais de même. Cependant, au moment ou le barman revenait avec les chopes la porte s'ouvrit et un petit homme vieillis par le temps entré grand sourire aux lèvres, je ne pris pas le temps de regarder celle qui le suivait et je baissais la tête et chuchoté à mon compagnon...

- Ne te retourne pas... l'un de tes conseillers viens d'entrer, s'il nous voit ici mes avis que je vais me faire taper sur les doigts ! Je suis censé te surveiller pas boire un verre avec toi !

La chope étant assez grande pour cacher une grande partie de mon visage, j'en buvais alors une longue gorgé en là souvent bien haute tout en regardant du coin de l'oeil le petit homme partir après avoir discuté avec une autre personne que je ne pouvais voir, je reposais ma chope et soufflé, on pouvait se détendre maintenant qu'il était parti, mais malgré cela... je ne savais pas vraiment quoi dire... n'étant pas un très grand bavard et puis, que dire ? J'essayais de trouver un sujet tant bien que mal, mais rien ne me venait à l'esprit, j'avais l'intention de le faire changé un peu d'idées, mais c'est pas en restant assis à se regarder dans le blanc des yeux qu'ont allez y arriver ! Puis nerveusement je me mis à mon tour à tapoté sur la table...

Harpiste Messages : 3 Date d'inscription : 06/03/2010

Mon voyage jusque sur les terres pirates s'était fait sans encombre, mais dans une eau plus que glacée. L'Océan était splendide, surtout cette nuit là. La pleine lune avait baigné les eaux d'un halo argenté qui illuminait les fonds marins d'une lumière plus magique que celle à laquelle nous avions droit en plein jour, et c'était vraiment quelque chose d'incroyable à voir... Mais tout restait indéniablement froid. Je ne savais si c'était seulement à cause de mon environnement, ou aussi était-ce dû à la solitude qui me tenait fermement depuis quelques jours, mais mon cœur était froid lui aussi. Je n'avais pas vraiment goût à ce que je faisais, et cela se ressentait dans ma musique. Chaque note s'évanouissait rapidement, faible et fébrile, hésitante, se noyant dans un obscur silence qui dévorait chaque parcelle de mon âme. Mes cheveux tombaient devant mes yeux, cachant à tous une tristesse monotone qui rongeait encore et encore mon être. J'allais mal, et je le sentais. C'est à ce moment là que je pris une décision. Il fallait que je m'éloigne. Que je retourne à mes origines. Que je retrouve ma terre natale. J'avais beau être Sirène, être née sur cette île me liait inexorablement à elle. Et à cet instant, j'avais besoin de la retrouver. Sans rien prendre avec moi, j'étais partie en plein milieu de la nuit, suivant le cours de l'eau par moments, y allant à contre-sens par d'autres. Plus je m'en approchais, et plus ma peau récupérait de ses couleurs.

Une fois arrivée sur le sable, il me fallu quelques secondes pour garder le peu d'équilibre que j'avais grâce à mes jambes, comme à chaque fois. Puis, mes pas se firent plus sûrs, et je me dirigeais vers l'un des seuls endroits où j'avais envie d'aller. J'avais besoin de parler avec lui, parce que je savais qu'il me comprenait. Et puis, il ne devait pas dormir à cette heure là... Alors que je m'avançais vers la demeure du Dragon d'Argent, je croisai un de ces grincheux conseillers qui n'avaient de cesse que d'arpenter les rues en grommelant quand ils n'avaient rien à faire -ce qui était le cas à ce moment précis-. Ce dernier parut surpris de me voir, puis me demanda ce qui motivait ma visite. Je lui expliquai que je cherchais le maitre de l'île, pour avoir une discussion avec lui. Le vieil homme, persuadé qu'il s'agissait d'une affaire importante, et que ma sœur ne pouvait se déplacer, m'envoyant à sa place, me dit d'attendre quelques minutes. Il me laissa là, seule au milieu de la rue, silencieuse. Quand il revint, il eu un rire nerveux, puis me dit de le suivre. Je connaissais bien le chemin qu'il avait emprunté. C'était celui qui menait au Loup d'Argent. Encore à boire à cette heure-ci ? Lorsqu'il ouvrit la porte de la taverne, l'ambiance me semblait plutôt calme. Ce n'était pas vraiment étonnant, puisque que nous étions en pleine nuit, mais cela changeait de d'habitude. Le vieil homme me pointa une table du doigt, table à laquelle se trouvait un homme qui semblait boire comme un trou, et un autre de dos, mais à la chevelure auburn qui m'était bien familière. En quelques phrases, le conseiller me disait qu'il était surement fatigué, et que si tout était administratif, ça pouvait bien attendre le lendemain. L'ignorant, je m'approchais de la table, puis appuyai la paume de mes mains sur le bois, mes cheveux tombant en cascade sur la surface du meuble.

-Coucou Riyu !

Sans laisser le temps de répondre, je récupérais une chaise, puis m'asseyais, demandant au tavernier de me servir quelque chose à boire. Rien de précis, juste de quoi me désaltérer. Passant ma main sur ma nuque, faisant ainsi passer des mèches argentés derrière mon épaule, je regardais les deux hommes qui se trouvaient à côté de moi en souriant. Je finis par m'adresser au deuxième, celui aux cheveux bruns.

-Enchantée, moi c'est Elerinna, et vous ?

C'était la première fois que je me retrouvais à la même table que Riurik, mais rester là à se regarder dans le blanc des yeux était certainement pas le meilleur moyen pour nous deux de former une quelconque amitié. A voir sous un autre angle on aurait presque pu en rire, mais soyons sérieux je ne pourrais vous dire si à cet instant j'aurais mieux fait de rigoler que de chercher une quelque solution pour rompre ce silence. Mais, ce fut bien plus simple et rapide que je ne l'aurais penser, ce n'était pas une conversation, ni même un fou rire collectif, encore moins une compréhension de chacun, mais tout bonnement l'arrivée d'une nouvelle personne. Vous voyez, il y a les personnes qui passent inaperçu que nulle ne remarque, ceux qui sont qui en font trop et ce font remarquer dès les premières paroles... Mais il y a aussi ceux et celle qui de part leur simple présence incite le respect, captive toutes les attentions, donne tout un sens à une pièce dépourvut d'intrigue. Je ne m'attendais pas à ce qu'une jeune femme fasse son entré dans ce bar désert et encore moins à voir pareil merveille dans ce bas monde... Si je n'étais aussi distant avec les femmes, je l'aurais certainement complimenté sur sa beauté qui n' avait d'égale que celle des anges. Mais l'homme que j'étais n'étais pas du genre à faire des compliments si direct à une femme qu'il ne connait point. Je me contentais donc de répondre à sa question...

- Valde, heureux de faire votre connaissance.

C'était probablement une des connaissances de Riurik, vue le surnom... et certainement pas une draknar, peu de draknar oserait s'adresser à leurs chefs ainsi. Je pencherais plutôt pour l'une de nos voisines, sirène...Fin qu'importe sa race je devais avouer qu'elle était belle et aurait pu faire tourner la tête à n'importe quel homme existant sur cette terre. Elle m'intriguait, me captivais. Je buvais une gorgée d'hydromel histoire de noyer toute cette soudaine monter d'émotion et de.. de... Maintenant que j'y pense si elle était accompagnée d'un des conseillers ce n'était pas pour venir boire un verre, il était évidemment qu'elle était ici présente pour un sujet qui n'avait peut-être rien avoir avec ma personne, n'étant qu'un simple garde du corps j'étais donc peut être que le chandeliers qui n'avait rien à faire ici.

- Hé bien, je pense que vais vous laisser, ce fut un plaisir.

Je me levais donc de ma chaise et saluer la demoiselle avant de faire un signe de la tête à Riurik. D'une démarche lente je me dirigeais vers la porte de la taverne...J'espère qu'ils n'ont pas réalisé mon malaise en présence de cette présence féminine et j'espère sérieusement que riurik ne se lève pas pour me retenir. Elle est très belle c'est un fait une réalité, mais je ne vois nulle rester en présence de cette personne, je serais bien capable de lui verser tout l'hydromel de l'île en voulant lui faire un simple compliments. Maladroit que je suis avec les femmes dieu seul sait quel catastrophe j'aurais déclenché en voulant discuter un peu...

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