[Clos] ¿ A la recherche du Roi des Pirates ?

Tom arriva sur la terre de l'île du Dragon d'Argent. C'était la première fois qu'il accostait sur cette île, réputée pour être celle de pirates, des Draknars. Pirate ? Aucun autre mot pour décrire le prix qu'il avait payé pour aller sur le bateau, autrement dit exorbitant, et se retrouver ici. Arnaqueurs, ces marins. Heureusement qu'il avait ramené plusieurs de ses épées, qu'il comptait vendre ici, à un prix plus cher que dans sa Ville Blanche.
Il posa donc pied à terre, sur le port. Il comptait rejoindre une place où son commerce properperait, mais à premier coup d'oeil, il ne voyait que des marins s'attabler près de leur bateaux. Il assistait enfin à ce qui consistait la réputation de cette île. Ces bateaux étaient plus gros les uns que les autres, et montraient une qualité de fabrication inégalable. Ils fascinaient Tom. Il prit son sac sur son dos, son sac en cuir dans la main, et s'avança, espérant trouver preneur.

Après quelques pas pour sortir du bout du Port, il se retrouva sur la place qui précédait le port. Il trouva un coin où quelques marchands s'étaient réunis, et se posa à côté. L'odeur de la mer se répendait, ce qui donna un haut le coeur à Tom, pas habitué à cette mer, ce poisson. Il aspira une bouffée d'air infestée par le sel, s'habitua à cette odeur noséabonde, puis sortit quelques épées du fourreau, et déplia une couverture en cuir. Pour vendre, il fallait montrer son équipement. Il s'installa au milieu de sa couverture, et prit sa propre épée. Puis, il fit quelques mouvements de base. Quelques personnes s'arrêtèrent près de lui, et le regardèrent. Il s'arrêta quand il estima qu'il y avait assez de personne, et leur proposa de leur vendre des équipements et surtout des épées, en vantant "Maison Scref, Forgeur de Père en Fils". Malheureusement, les personnes qui étaient ici n'avaient pas l'air très intéréssés, et surtout n'avaient pas assez de fortune pour acheter ses épées, signé Scref (fils). Il rangea donc son matériel,et se dirigea en direction du centre de l'île.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

Rien de plus fatiguant que cette matinée là. Travail, travail, travail... C'était le seul et unique mot qui sortait de la bouche de mes conseillers, me tournant autour tandis que je tentais d'avancer dans le couloir étroit, bloqué par ces idiots qui se plantaient devant moi.

-Mon seigneur, vous devez travailler aujourd'hui, vous ne pouvez pas vous permettre de flâner en ville. La paperasse vous attend dans votre bureau, et j'insiste pour que...

Le congédiant d'un signe de main qui se voulait strict, malgré la fatigue qui naissait en moi à force d'entendre ces vieillards piailler, j'en poussai un autre de l'avant-bras alors que celui-ci tentait de me retenir. Sortant les gants en peau qui dépassaient de ma poche de pantalon, je les enfilais tendis que je fermais mes oreilles à toutes leurs remarques, puis finis par plier et déplier les doigts afin de vérifier s'ils étaient correctement mis. Passant brièvement une main dans mes cheveux, je sortis de la Demeure, les laissant à la porte, la bouche entrouverte, les bras ballant, me regardant comme si j'étais devenu fou. Pas question que je me laisse dicter ma conduite par une bande d'hommes séniles qui ne pensent qu'à leurs propres intérêts.

Alors que je me dirigeais vers le port, je me demandais pourquoi je n'avais pas le droit de choisir mes conseillers moi même... Après tout, personne n'était là pour m'en empêcher, et pourtant, depuis ce jour où on me l'avait formellement interdit, je n'avais rien tenté. Mais maintenant que j'étais adulte, je me disais que surement, je pouvais me le permettre. Et puis quoi encore ? N'étais-je pas Maître des Draknars ?! Quelque chose me retenait, mais je ne savais pas vraiment quoi. Mais bon, je verrai bien, à un moment ou à un autre. Je ne pourrai pas supporter ces imbéciles plus longtemps, je le sentais.

C'était perdu dans mes pensées que je heurtai quelqu'un. Relevant brutalement la tête, je me baissai rapidement, puis me relevai, l'air gêné. Il était rare que cela m'arrive, surtout de ne pas prêter attention à ce qui m'entourait. Et puis, j'avais beau ne pas avoir un odorat extrêmement développé, je pouvais affirmer avec certitude que l'homme face à moi n'était pas Draknar : Il était le seul ici qui ne sentait pas le bois travaillé, l'alcool, le poisson ou la mer... Ces odeurs étant particulièrement fortes, je pense que je l'aurai remarqué. Quoi qu'il en soit, je ne pouvais me permettre de passer pour quelqu'un de malpoli en me contentant de poursuivre ma route, surtout face à un étranger. Humain ? Surement. Il n'avait pas de caractéristiques particulières, comme pour les autres races.

-Je vous prie de m'excuser, j'ai été maladroit. Veuillez me pardonner.

Très clairement, il était plus âgé que moi. Mais bon, ce n'était qu'un bref détail. Le détaillant rapidement, ce qui me perturba le plus fut le fourreau qu'il portait sur lui, contenant un certain nombre d'épées. Soit il se trimballait avec ça tout le temps, soit il venait pour vendre. J'optai pour la deuxième solution, la première me paraissant absurde. Posant une main sur mes hanches, je me demandais pourquoi il était venu ici, en sachant que s'il était forgeron, il pourrait sûrement vendre tout cela chez lui. Et puis, vu le prix de la traversée, il fallait avoir quelques idées peu nettes pour se rendre sur l'île, surtout pour vendre des armes. Tiens, d'ailleurs, pourquoi était-ce aussi cher ? Peut-être pour protéger l'île, et ne pas avoir n'importe qui à bord. Ou peut-être pas, aucune idée. Il faudrait donc que je revois ça, mais plus tard...

-Excusez moi, mais... Tout ça, c'est là pour quoi ?

Une rapide vérification ne ferait de mal à personne, aussi me permettais-je de lui poser la question.

Perdu dans ses pensées, Tom marchait en direction de la ville quand il se fit brusquement bousculé par un homme. Il recula, et marmonna quelques excuses, tandis que l'autre personne lui présenta très clairement des excuses dans un langage plus soutenu qu'à l'ordinaire. Un simple pardon aurait suffit. C'est ce qui attira l'attention de Tom. Il releva donc machinalement les yeux, et découvrit, une boucle de ceinture dont était gravée un bateau. Plutot original, et peu commun. Il prit donc son temps, pour relooker cet individu. Cette veste rouge faisait tache sur ce port, où les marins étaient habillés en vêtements sombre, et pour la plupart, sales. Il sentit alors qu'il était lui aussi observé par cette personne, qui ne bougeait pas de son chemin. Il releva la tête pour regarder son visage. Cet homme était beau, il fallait l'avouer. Il dégageait une certaine élégance. Il était plus grand que lui, et plus jeune aussi. Il semblait appartenir à un milieu aisé. Si jeune ? Il devait être le fils d'un riche pirate. Surement celui qui l'a estorqué lors du voyage en bateau, se dit-il en plaisantant.
Ce riche fils-à-pirate ne bougeait toujours pas. Tom commença donc à se décaler, quand celui-ci s'adressa à lui.

-Excusez moi, mais... Tout ça, c'est là pour quoi ?

Surpris, Tom regarda successivement cette personne qui fixait le sac en cuir, puis le sac lui-même, contenant les épées. Semblait-il intéréssée ? Qu'il le soit ou non, il aurait pu poser cette question différemment. Tom se sentit agressé par ce ton, qui soulignait une curiosité et surtout une pointe d'orgueil. Etaient-ils tous aussi arrogants envers les humains. C'était fort probable, car vu le prix du voyage, ils ne devaient pas souvent recevoir de visite, pensa-t-il. Quoiqu'il en soit, cet homme devait avoir de l'influence, et surtout de l'argent, donc peu importe le ton qu'il prenait, du moment que Tom vendait ses précieuses épées fraichement forgées.
Il sourit, puis se tint aussi droit que possible, pour marquer une certaine assurance, et déclara :

- Je suis venu ici dans le but de vendre des équipements.. qui sont.. pour la plupart.. des épées.

Il marqua ensuite un court silence, puis reprit :

- Ce sont des épées de grande qualité, provennant de la Maison Scref, située dans la Ville Blanche.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

L'écoutant tandis qu'il se tenait droit, un sourire sur les lèvres, je me contentais de hocher de la tête pour lui montrer que je prêtais attention à ce qu'il me disait. Les yeux toujours rivés sur le sac, je finis par regarder l'homme face à moi, une lueur de curiosité dans mon regard. Ainsi, j'avais donc raison, mon intuition était la bonne. S'il était ici, c'était pour le commerce. Bien, on pouvait toujours voir ce que ça donnait. Après un silence de quelques secondes, me laissant tout juste le temps d'une expiration, il reprit la parole en me parlant de la Maison Scref. Fronçant les sourcils, je cherchais pourquoi ce nom me rappelait étrangement quelque chose.

-Oh, oui ! Dites-moi, vous travaillez simplement là bas, ou alors vous êtes un membre de la famille Scref ? En tout cas, la qualité de ses armes est réellement exceptionnelle ! Il est clair que sur ce point, nous n'avons pas notre mot à dire pour oser prétendre à une concurrence.

Et ça, c'était définitif, car il nous arrivait parfois de nous fournir en armes là bas, juste après s'être rendus à la taverne de la ville humaine, ou bien avant. Avant était plus intelligent, car lorsque nous buvons, il est rares que nous soyons après dans la capacité de tenir un discours cohérent. Retirant mes gants, puis les fourrant dans la poche droite de mon manteau, je fis rapidement craquer mes doigts, puis jeta un coup d'œil autour de nous. Revenant à mon interlocuteur, je lui parlais distraitement, cherchant quelque chose des yeux, puis tachai de me concentrer.

-Mais dites-moi, pourquoi venir ici ? Vous ne feriez pas un meilleur chiffre d'affaire autre part ? Je ne me plains pas de votre visite, bien au contraire. Mais, quelque chose me chiffonne.

C'était sûrement dû à ma mauvaise humeur à cause de mes guignols de conseillers et au fait que nous avions peu de visites sur l'île, surtout pour des ventes. Cherchant à calmer cette petite voix au fond de moi qui ne cessait de poser des questions, je me disais qu'il pouvait être intéressant de voir son matériel, surtout parce qu'il s'agissait d'armes. Tendant une main respectueuse vers l'homme, je lui souris sincèrement, cherchant à l'aborder d'un ton qui ne se voulait pas désagréable, mais qui pouvait peut-être l'être à cause de mon agacement précédent.

-Puis-je voir ?

Soudain, je me rendis compte que depuis le début, une pointe de mon orgueil incessant se faisait ressentir. Me mordant la lèvre inférieure, je savais qu'il était impossible de luter contre ça, mais j'espérais qu'il ne le prenait pas trop mal. Je cherchais un moyen d'atténuer ma fierté de pirate, chose plutôt difficile. Lutter contre ce avec quoi vous avez toujours vécu relevait du véritable défi, je pense. Respirant profondément, j'essayais de faire comme si de rien n'était, cachant ma gêne.

-Est-ce que... Vous réparez des armes aussi ?

Question stupide, en réalité, puisqu'il travaillait dans une forge... Ce que je pouvais raconter comme idioties, c'était dingue !

Il faudrait peut-être que je pense à me présenter, mais pour l'instant, dans le cadre du commerce, ce n'était pas vraiment nécessaire...

Tom répondait aux questions de ce "fils-à-pirate" comme il m'avait surnommé intérieurement, en souriant sans cesse et usant de son charisme. Si cet homme pouvait lui acheter des épées, il ne fallait pas le perdre. De plus, vendre ici des épées, en venant directement voir une population plus ou moins interessée, faisait de la pub grâce au bouche à oreille, et contribuait à garder la réputation de la Maison Scref intacte. Et, en se reférant à ses vêtements, cet homme était la cible parfaite. Il fallait qu'il lui vende des épées.

L'homme face à Tom débitai des paroles qui soulignait un interet, tout en ayant son esprit ailleurs, à regarder tout autour de lui. Tom était donc un peu mal à l'aise. Cet homme était-il pressé ? Dans ce cas pourquoi restait-il ici à lui parler ?
Il répondit cependant aux quelques questions.
Oui il faisait parti de la famille Scref. Il n'eut presque pas le temps de répondre que le fils-à-pirate continuait, en la qualité des lames. Tom sourit de nouveau, face à ces compliments.
La seconde question, Tom la sentait venir. Il lui expliqua que vendre à l'extérieur de la Ville Blanche permettait de fournir en arme des personnes qui ne pouvaient venir, et de se faire connaitre.
Quelque chose le chiffonnait ? Il aurait été la personne que Tom pensait, fils riche orgueilleux, il ne s'en serait pas soucié le moins du monde. Tom se posa de nouvelles questions, mais n'osant demander à qui il s'adressait, de plus, cela ne le regardait pas, il tenta de les oublier, et continua à discuter avec lui.

-Puis-je voir ?

Tom le regarda fixer de nouveau le sac en cuir, et hocha de la tête. Il n'eut cependant pas le temps de sortir une épée, que l'homme lui demanda :

-Est-ce que... Vous réparez des armes aussi ?

Question stupide. Tom rigola interieurement, mais serra les dents pour ne pas montrer un sourire plus ou moins moqueur. Il reprit son serieux.

- Oui bien sûr, cela nous arrive très souvent. Nous preferrons tout de même en créer de nouvelles, car vous savez, une arme réparée est la plupart du temps moins résistante qu'une nouvelle arme. Il nous arrive aussi de prendre l'arme "cassée" et de l'utiliser pour en créer une nouvelle qui répond parfaitement aux aptitudes du client.

Tom releva les yeux et lui demanda :

- Vous voulez voir ?

Puis il sortit une de ses plus belles épées et la tint à l'horizontale face à l'homme, la tenant de deux doigts par le pommeau, et d'un le bout de l'épée. De cette façon, il pouvait parfaitement montrer les différences entre une épée classique et la sienne.
L'épée avait une longueur de 15 cm pour la poignée, avec garde en fer pour protéger la main, et de 60 cm pour la lame. Elle était parfaitement dans les normes qui consistait à une épée de pouvoir atteindre les jambes si l'adversaire à un bouclier. Elle se portait bien sûr, comme toute épée, sur le côté, au niveau de la hanche.
La lame était épaisse. Constituée d'une double-lame, l'épaisseur était plus importante au milieu, et plus fine sur les côtés. La lame était signée d'un S bleu, taillé au début de la lame.
Il commença par la poignée, montrant que la matière permettait de mieux tenir l'épée plus ou moins lourde. Puis il montra la lame, à double lame, avec au milieu un sur-elevement, qui avait pour effet d'être plus rapide et de pouvoir mettre toute sa force au milieu de l'épée lors de mouvement de défence. Il ne parla pas des mouvements d'attaque volontairement.
Lorsqu'il eut fini de décrire rapidement l'épée, il sourit légèrement et proposa d'un signe de main à l'homme de la prendre.
Le draknarien la prit dans sa main.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

J'avais bien remarqué que les muscles de ses mâchoires s'étaient contractés quand je lui avais posé cette question idiote, et ce fut comme si mon orgueil était marqué au fer blanc, c'était quelque chose qui, en temps normal, m'aurait rapidement énervé, et je pense que j'aurai fais un carnage, mais il fallait avouer que là, je l'avais quand même cherché. Enfin, pas volontairement, mais quand même. Bien, la prochaine fois, je réfléchirais avant de parler ! Posant ma deuxième main sur la nuque, je le regardais sortir une épée du fourreau. Une chose était sûre : Elle était superbe ! Faisant fit de son "oubli" sur les possibilités d'attaque, je regardais la lame sur laquelle se trouvait un magnifique reflet grâce au soleil, faisant ressortir la signature de la maison Scref plus que d'ordinaire. Lorsqu'il eut fini de parler, il me tendit l'arme, toujours souriant. La saisissant par la poignée, je la tournais et retournais entre mes doigts, passant à un instant mon index sur un des deux tranchants. Elle était plus une arme perforante que tranchante, mais ça n'empêcha en rien le fer de mordre mon doigt, laissant une faible entaille où une petite goutte de sang commençait à perler. L'essuyant du pouce, je souriais à mon tour, fixant continuellement l'épée.

-Tout simplement splendide...

Ce n'était qu'un faible chuchotement lorsque les mots franchirent mes lèvres, mais je n'en avais que faire. Il était rare de voir une arme comme celle-ci sur l'île, car nous avions plutôt l'habitude d'utiliser des sabres lors des combats, même durant les entrainements. Plus légère, et parmi les armes les plus tranchantes et les plus facile à manier, nous avions jeté notre dévolu dessus, apprenant à l'utiliser à la perfection, et à exploiter tout ses capacités. Alors, porter dans mes mains cette épée si peu commune sur nos terres me faisait éprouver une sensation étrange, et me laissait presque à bout de souffle. Cela pouvait paraître stupide, mais j'étais totalement fasciné.

-Elle est vraiment...

Laissant ma phrase en suspend, je ne parvenais pas à trouver les mots exacts pour refléter mes pensées. Laissant tomber, je la tendis à l'homme, complètement bluffé .

-Vous pouvez vraiment être fier de porter une arme comme celle-ci. C'est un excellent travail... Dommage qu'ici, nous n'en ayons pas trop l'usage. Peut-être que ça changera, un jour, qui sait !

J'avais en revanche clairement senti la différence de poids entre l'épée et le sabre d'abordage. Nous nous étions trop habitués à quelque chose de rapide et de peu lourd pour pouvoir passer à autre chose, surtout quand cela impliquait un changement comme celui-ci.

Finalement, en tant que Maitre Draknar, et donc "hôte" de cet homme, je me permis de vérifier quelque chose, et d'y insérer une proposition plus ou moins voilée.

-Dites-moi... Je suppose que vous n'allez pas repartir dans la soirée... Vous avez un endroit où aller ? Demain est jour de marché, vous trouverez peut-être un acheteur.

Tom était très déçu. Quand il vit comment l'homme regardait cette épée, il avait été très flatté. Il passait de nombreuses heures à faire des épées si différentes les unes que les autres, et était récompensé de ce travail, quand des personnes admiraient de la sorte ses épées. Le fait que cette homme, qui parlait si fluidement d'un langage plutôt soutenu, perdait ses mots et ne finissait pas ses phrases, faisait comprendre à Tom qu'il pouvait avoir trouvé preneur.

-Dommage qu'ici, nous n'en ayons pas trop l'usage. Peut-être que ça changera, un jour, qui sait !

Cependant, quand il entendit cette phrase, son sourire s'effaça, et fut déçu que les Draknars n'utilisent pas tous une épée. Il n'avait tout de même pas fait tout ce trajet pour rien, et comptait en vendre ici, coute que coute, ou son voyage risquerai d'être plus long qu'il ne l'avait prévu.
Cet homme enchaina alors, lui demandant ou il comptait se reposer.
Tom se demanda alors si cette question était une invitation, ou s'il se faisait des idées. Ne voulant pas mettre mal à l'aise cette personne s'il avait mal compris, il se contenta de regarder à droite à gauche, pour regarder s'il y avait une taverne ou une auberge dans les parages.
Puis, il répondit qu'il venait d'arriver et qu'il n'avait pas eu le temps d'y penser. Il demanda alors :

- Vous savez où je peux trouver une bonne auberge pas trop cher ?

Il sourit alors. L'homme avait parlé de jour de marché. Demain serai parfait pour vendre ses épées, il en était persuadé.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

Le fixant, je souriais, légèrement amusé en le voyant tourner la tête. Je savais très bien ce qu'il cherchait, et, bien que je n'avais pas envisagé de le faire dormir à la taverne -étrange endroit pour quelqu'un qui vient ici pour la première fois, surtout quand on ignore comment se comportent les draknars une fois sur leurs terres-, je me disais que la lui indiquer pouvait être une solution facile, efficace, et rapide pour clore le sujet. Mais en un sens, ce n'était pas vraiment dans mes habitudes de me distraire aux dépends des autres, et je me surpris moi même en pensant à ça. Chassant cette idée stupide de ma tête en clignant des yeux, je croisais les bras sur mon torse, avant de relever un de mes avant-bras vers mon visage pour dégager une de mes mèches auburn de devant mes yeux.

-Et bien, nous avons bien une taverne ici qui est plus fréquentée que les autres, celle du Loup d'Argent... Mais pour y rester, il faut s'attendre à un concours de beuverie qui fera un bruit d'enfer, et puis aussi à entendre des rires toute la nuit... Mais cela mis à part, elle est peu chère, plutôt confortable, et vous ne risquez pas de vous faire étriper dans la nuit !

Cette dernière remarque était avant tout pour rire, mais quand je réalisai la réputation que nous avions en dehors de l'île, je tentai de me rattraper.

-Nous avons beau êtres des "pirates", nous ne... Volons que sur la mer, si je puis dire. Ici, vous ne risquez rien, et vous n'aurez pas à protéger votre bourse ou vos arrières, il ne vous arrivera rien...

Le terme "voler" avait eu du mal à franchir mes lèvres, car je détestais l'utiliser... Oui, lors des abordages, il nous arrivait de ne pas simplement nous contenter de nous battre, c'était vrai, mais... Nous dirons qu'il s'agit simplement d'emprunt à durée indéterminée... Mais bon, ne pas ternir notre fierté, ne pas tâcher notre réputation autre que celle de forbans -car il était évident que celle-ci était la seule qui était négative, mise à part celle d'ivrognes-, là était un de mes devoirs. Mettre les choses au clair, prouver au monde que nous étions pas forcément ce qu'il pensait... C'était une lourde tâche qui m'avait été confié, il fallait l'avouer, mais un jour, nous serons réellement vus comme nous sommes... Enfin bref, cherchant à changer rapidement de sujet, ou plutôt revenir à un de ceux initiaux, je me disais que je pouvais éventuellement lui proposer de dormir à la demeure, car bon, ce n'était pas les chambres vides qui manquaient ! Mais s'il n'avait pas réalisé qui il avait en face de lui, il pourrait surement se poser des questions... Il ne fallait pas être n'importe qui pour faire une invitation comme celle-ci, et puis, je n'avais pas vraiment envie de le mettre mal à l'aise. On ne sait jamais comment réagissent les gens après tout...

-Peut-être pourrez-vous... Enfin, pourrions-nous voir si nous ne pouvons pas vous trouver un endroit plus approprié pour passer la nuit, plus calme, pour que vous soyez plus en forme pour demain... Bien sûr, ce n'est qu'une idée comme une autre, et c'est selon votre choix que nous, ou plutôt que vous agirez... Au fait, si vous avez besoin de quelqu'un, d'un guide, ou de quoi que ce soit d'autre, n'hésitez pas à solliciter mon aide, je serai ravi de vous la fournir.

Bien, au moins, ça, c'était fait. A tous les coups, mes conseillers s'en prendraient à moi, et commenceraint à rouspéter à cause de cette initiative, mais peu importait, je verrai bien... Et puis, si ça se trouvait, il n'aurait pas besoin de moi. Mais mieux valait être sûr...

Le Loup d'Argent.. Cette taverne lui disait bien, de nom. Mais après que cet homme lui ai fait un rapide topo de ce lieu, il se rétracta. "Et vous ne risquez pas de vous faire etriper la nuit!" Tom tressailli quelques instants, devant la probable violence des Draknars.
L'homme dut s'en rendre compte car il tenta de se rattraper tant bien que mal. Tom savait que les Draknars étaient assez différents. Voleurs, arnaqueurs, buveurs. Mais il n'avait pas entendu parler de leur violence. Il se demanda alors s'il pouvait prendre un bateau au plus tôt pour ne pas avoir à dormir sur cette île. Non, il chassa cette idée stupide. Il n'avait pas fait ce voyage pour partir. Et puis, il pouvait très bien se défendre. De plus, cette petite excursion sur cette île allait lui en apprendre plus sur cette race.

Le fait que cet homme tenta de défendre son peuple des préjugés le fit rire. Cela se voyait qu'il n''était pas comme les autres. Les autres Draknars qu'il avait croisé l'avaient soit ignoré, soit tenté de l'arnaquer. Aucun n'avait pris autant de temps pour regarder ses épées. Mais qui était-il donc ? Tom voulu se présenter, pour savoir son nom, mais le fait que cet individu savait déjà qu'il appartenait à la famille Scref ne servait à rien, et il allait se rendre stupide.

Tom fut ensuite distrait car un bateau arrivant, décharchant des bibelots plus inutiles les uns que les autres. Une cargaison volée à des marchands, sans aucun doute. Cela ne lui plaisait guère. Ces Draknars détruisaient le commerce des marchands, comme lui ! Il se demanda alors s'il eut bien fait de faire connaitre ses épées sur cette île. Il risquait plus de se les faire voler que de les vendre. En effet, comme l'homme lui avait dit, les Draknars utilisaient le plus souvent des sabres, donc sa présence était quasi inutile ici.
Dans ses pensées, il loupa la moitié de ce que l'homme disait. Lui proposait-il de chercher une autre taverne avec lui ? Malgré la gentillesse de ce jeune homme, plutôt décalé par rapport aux autres de sa race, Tom ne voulait l'embeter plus longtemps. De plus, il n'avait pas une pleine confiance en lui.

- Non.. C'est bon.. Le Loup d'Argent, c'est parfait... balbutia-t-il, cherchant des yeux l'insigne de cette taverne.

N'ayant pas totalement compris ce qu'il lui avait proposé, et ne voulant pas le blesser en refusant son aide.. s'il lui avait demandé !... il continua, peu sûr de lui :

- Enfin, si cela ne vous pose pas de problème, peut-être pourriez-vous m'indiquer le chemin..

Il releva la tête et esquissa un sourire. Puis, ne voulant pas perdre de temps et s'installer au plus vite, il prit son sac de cuir, et attendit de voir ce que l'homme allait faire. Il prit alors une bouffée d'oxygène... Huuuk ! Cet air avait toujours un gout aussi salé ! ... et posa son sac, pour tendre la main au jeune homme.

- Au fait ! Je m'appelle Tom Scref. Et vous ? tenta-il en souriant, mine de rien.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

Tournant la tête en même temps que l'Humain, fixant le bateau qui venait d'arriver et qui posait toute sa cargaison sur le sol dallé et fissuré de cette partie du port, lâchant les caisses avec joie, celles-ci faisant un bruit d'enfer lorsqu'elles touchèrent la pierre, je me disais qu'il ne devait rien y avoir d'important à l'intérieur, car sinon ils n'auraient pas osé jouer avec ainsi. En revanche, je savais parfaitement ce que pensait l'homme à mes côtés. Fronçant les sourcils, cette réputation de voleur commençait à me peser, et je soupirai, me disant que de toute façon, il resterait avec ses préjugés un bon moment, avant de comprendre que nous étions différents...

-Ceci n'est pas la récompense d'un pillage... A mon avis, c'est tout simplement quelques idioties rapportées parce que ça les amusaient... Aucun intérêt, en somme...

J'avais beau parler, je savais bien que ça ne changerai rien. L'écoutant parler avec hésitation, je lui souris doucement, me disant que je n'aurai alors pas besoin de me présenter en bonne et due forme, car cela n'était plus nécessaire. Après tout, il n'avait pas besoin de connaître mon nom pour que je l'accompagne jusqu'à notre taverne ! Ça serait ça de moins, cela retirerait toute cérémonie à notre discussion... Parfois, rien ne valait mieux que de passer pour le plus banal des marins. Quoi que mon accoutrement n'était surement pas celui de mes frères... Par un léger hochement de la tête, je lui indiquai que je lui montrerai volontiers le lieux où il dormirait. Commençant à me tourner vers l'une des rues qui y menait, je m'arrêtai quand je le vit inspirer profondément -scène qui était plutôt amusante, je devais l'avouer. Et son expression à la suite de ça l'était d'autant plus !-, puis poser son sac et me tendre la main. Il y eu comme un blocage quand j'entendis ce "et vous?", mes doigts se crispèrent un instant, mes ongles s'enfonçant dans ma paume, mes jointures devenant blanches, et même si aucun changement ne s'était fait sur mon visage, il me fallut un instant pour parvenir à déglutir -difficilement- et pour redevenir souriant, serrant sa main comme si de rien n'était. Il n'y avait eu qu'une brève seconde entre sa question et ceci, et j'espérais qu'il n'avait rien remarqué. Et puis bon, puisqu'il l'avait demandé, il fallait bien que je me présente à mon tour. Avec un peu de chance, mon nom ne serait pas parvenu à ses oreilles en même temps que mon rang... Je n'aimais pas faire étalage de ce que j'étais, car mon orgueil en tant que Draknar était amplement suffisant. Et puis, je ne voyais pas vraiment de différences entre les autres et moi... La plupart m'appelaient par mon prénom, me tutoyaient...

-Pardonnez-moi, j'avais omis ce détail... Riurik Nihilem !

Ne sachant quoi rajouter de plus, je regardais les hommes sur le port, ces derniers me saluant d'un signe de main lorsqu'ils remarquèrent que mon attention était portée sur eux. Leur rendant leur salut de la même manière, je soupirait faiblement, quelques mèches retombant sur mon visage.

Tom sentit la froideur de sa main.
Il se surpris lui-même d'avoir oublié ce détail.
En effet, à ce contact, Tom sentit une vague de chaleur s'emplir à travers sa main, son bras, puis son torse. Il respira faiblement. Riurik avait un pouvoir. Tom ferma les yeux et se crispa. Il avait des prémonitions.. et .. un rapport avec un lac..
Tom se concentra, et tenta de comprendre ce pouvoir aussi vite que possible, avant que Riurik se rende compte de ce qui se passait. Cet homme pouvait voir ce qu'il se passait sur ce monde.. avec le lac. Et il avait aussi des rêves du passé et de l'avenir.
C'était la première fois que Tom était en possession d'un pouvoir pareil. Il se sentit revigoré. Il lacha alors la main.
Il pensa alors. Pour avoir serré la main de cet homme aussi longtemps, il se pourrait que le pouvoir persiste dans son corps plus longtemps que d'habitude.

Il ne fit pas attention au moment de pause précédant la poignée de main, car le simple fait de lui demander son nom, avait été comme un effort surhumain. Ainsi, il se nommai Riurik Nihilem. Ce nom lui disait quelque chose. Tom reflechit un instant. Oui, cet homme devait être connu. Toutes ses pensées sur un potentiel "fils-à-pirate" s'évanouirent. Il semblait avoir une certaine assurance sur cette île, et surement une grande influence, comme il l'avait déjà imaginé.
Tom lui sourit, et aperçu alors que Riurik semblait avoir redouté cette question. Puis, l'homme se tourna vers un groupe de marin et leur rendit leur salut, tout en soupirant. Mais qui était-il donc ?
Qu'importe. Il était fort probable que Riurik ne voulait pas que Tom se sente gêné devant lui. Il devait être important, mais Tom préféra ommetre ce détail. Il reprit donc son sac en cuir, et marcha vers l'endroit que Nihilem avait regardé auparavant.

- Bon, eh bien, en route ! dit-il joyeusement.

Riurik marchait à côté de Tom, et à leur passage, les gens se retournait, les observait. Tom se sentit un peu mal à l'aise, face à tous ces regards. Il accéléra le pas, pour arriver à la taverne au plus vite. Ces regards devaient être tout aussi désagréables pour son hôte, ce qui agrava le silence qui régnait entre eux deux. Tom fit semblant de s'intéresser à l'architecture des maisons et petits commerce. Cet interet lui permit de réflechir à ce qu'il pouvait dire. Ne trouvant rien, ce silence gênant se fit lourd. Il pensa alors à cet homme.
Riurik Nihilem... Pourquoi ce nom lui disait quelque chose ? C'était sûr qu'il l'avait déjà vu écrit, ou déjà entendu. Il allait mener sa petite enquête pour découvrir qui il était.
Il s'arrêta alors, et ses yeux se fermèrent d'un coup. Il plissa les yeux, tandis que des images rapides défilèrent. Sa tête lui brûlait.

...

Tom ecarquilla les yeux.
Il avait vu des images de Riurik.. Mais n'avat presque rien compris. Les images avaient été si rapide qu'il avait été impossible pour lui d'en comprendre le sens. Ce pouvoir était-il si dur à controler, ou seul le véritable détenteur de ce pouvoir pouvait l'utiliser correctement ?
Il se rendit alors compte qu'il était agenouillé à terre. La douleur momentannée dans sa tête l'avait fait perdre totalement le controle de son corps. Il se sentit très mal à l'aise, face à Riurik.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

Suivant le dénommé Tom d'un pas lent, perdu dans mes pensées vis à vis de toutes nos particularités en tant que pirates, je n'avais pas remarqué que sa main avait serré la mienne plus longtemps et plus fortement que lors d'une quelconque poignée de main. Je n'avais pas non plus sentis le frisson bizarre qui parcourut mon échine de bas en haut lorsque la respiration de l'Humain se fit plus faible. En bref, je n'avais pas réalisé que quelque chose d'étrange s'était produit au moment même où ma peau avait touché la sienne. Alors qu'il semblait totalement enjoué à l'idée de passer la nuit ici -ou alors n'était-ce qu'une impression-, je notais qu'un silence de mort s'installait entre nous. Par de brefs coups d'œil, je voyais qu'il prêtait attention aux habitations qui nous entouraient, ou tout du moins faisait mine. Je n'aurai su déterminer lequel de ces deux choix se révélait être exact, mais peu importait. La présence du forgeron dans nos rues semblait attiser la curiosité de mes semblables, ce qui avait royalement le don de m'énerver. Nous étions tous curieux, mais je détestais qu'on me regarde comme une bête de foire, surtout pour quelque chose d'aussi banal et sans importance que la venue d'un étranger sur nos terres...

Alors que je glissais mes mains dans mes poches, irrité par ce silence doublé de ces paires d'yeux insistants, quelque chose m'arrêta. Tom se stoppa brusquement, puis, ses traits tendus, il ferma les yeux subitement. La scène qui suivit avait quelque chose d'étrange, quelque chose de familier sans vraiment l'être. Je n'aurai su décrire ses gestes avec précision, mais ce qui me marqua le plus fut ses genoux qui cédèrent, sous son poids ou sous autre chose, aucune idée. Le retrouvant sur le sol, je ne savais pas ce qu'il fallait que je fasse. Mais je ne pouvais me contenter de rester là, à le regarder ainsi, presque agité de spasmes. Il ne devait pas en avoir conscience, mais tout cela ne ressemblait guère à un simple malaise. Tandis que je m'agenouillais devant lui, il ouvrit les yeux, et ses pupilles étaient dilatées. Qu'est-ce qui avait bien pu le mettre dans un état comme celui-ci ? Ses mains tremblaient encore légèrement, tellement peu que personne ne devait avoir remarqué, à tous les coups. Mais moi, ce détail me parvint comme criant. Pourquoi avait-je la sensation d'avoir déjà vu ça ?

Posant doucement ma main sur son épaule, je fronçais les sourcils d'inquiétude. Lui laissant le temps de respirer calmement, je finis par parler, mon ton légèrement hésitant, cherchant mes mots.

-Tout va bien ? Qu'est-ce que c'était ? Ce genre de choses vous arrive souvent ?

Autour de nous, la foule s'était amassée, sûrement aussi alarmée que moi. Des hommes se rapprochaient lentement, les femmes restaient en retrait, certaines se cachant la bouche, peu habituées à voir ce genre de choses dans nos rues, d'autres allaient chercher des plantes et potions qui pourraient potentiellement aider notre homme. Les enfants, eux, étaient rentrés dans leur maison, ne comprenant pas réellement ce à quoi ils venait d'assister. C'était un véritable mouvement de masse que nous avions là. Leur faisant comprendre d'un signe de main qu'il fallait qu'ils retournent à leurs occupations, je ne voulais pas mettre plus de pression sur Tom qui semblait suffisamment gêné comme ça. Ce signe de main auquel tout le monde réagit était une des choses qui montraient mon rang, mais dans son état, il ne devait pas avoir remarqué. Oh, et puis peu importait de toute façon ! Ce qui comptait le plus à cet instant était le fait qu'il aille bien.

Tom respira doucement. Il revoyait les images.. Maintenant il pouvait doucement les analyser, comprendre. Sa tête lui brulait toujours autant. Il tenta d'oublier ces images, en respirant doucement. Il essaya de se relever mais ses jambes flanchairent de nouveau. L'homme s'agenouilla a côté de lui, et lui posa quelques questions. Sa main posée sur son épaule le calma, tout en offrant une sensation de gentillesse mêlée à de l'inquiétude.

Tom reflechit un instant, mais les images de Riurik revenaient sans cesse, se faisant plus précises. Il respira de nouveau.
Qu'allait-il trouver comme excuse ? A tous les coups, Riurik avait déjà identifié ce qui s'était passé, et avait compris que Tom avait lui aussi ce pouvoir de prémonitions. Il se pouvait aussi qu'il n'ai pas compris. A ce moment là, que pouvait-il bien dire ? Dire que cela lui arrivait souvent etait peu probable, vu l'état dans lequel il se trouvait. Cependant, avouer que c'était la première fois ne ferai que aggraver cette situation peu commode... Et aurait entrainé une multitude de question.
Il opta pour une solution de secours : ne pas répondre.

Les gens s'étaient arrêtés et les regardait, alternant Tom puis Riurik. Tom soupira et baissa de nouveau la tête. Puis, Riurik fit un geste machinal et les gens se dissipèrent. Ces yeux observateurs dispersés, Tom tenta de nouveau de se relever, avec l'aide de Riurik qui lui tenait maintenant le bras. Debout, il évita les yeux de Nihilem.

- Dé... Désolé. Je..

Tom avait du mal à parler. Il fronça les sourcils pour réunir ses pensées. Sa tête lui brulait toujours. Ces images.. Riurik enfant.. Il secoua la tête pour les oublier. Les garder en mémoire ne faisait que réapparaitre la douleur. Riurik semblait vraiment inquiet, et lacha son bras pour voir l'état de Tom.
Ses jambes flanchèrent de nouveau, et Riurik le rattrappa.

- Je.. [...] Vraiment désolé.. chuchota-t-il à l'adresse du Draknar.

Pourquoi s'excusait-il ? Aucune idée.. Mais il s'y sentait obligé. Surement parce qu'il lui causait du tracas, ou parce qu'il lui faisait perdre du temps. Si cet homme ne l'avait pas bousculé, Tom aurait toujours été en train de se promener dans les rues de l'île, et rien de tout cela ne serait arrivé. Une autre raison ? Oui, surement parce que ces images du passé appartenaient à cet homme.

Tom ferma son esprit, prit une bouffée d'air, se racla la gorge, et reprit le controle de son corps.

- Sa... sa va aller. dit-il entre deux respirations.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

Tandis que je l'aidais à se relever, ce pour quoi il avait quelques difficultés, il s'excusait. Je ne parvenais pas vraiment à comprendre pourquoi, et me disais que c'était sûrement pour avoir inquiété -enfin, je n'en étais pas sûr...-. Peu après, je desserrais doucement mes doigts, regardant dans quel état il était, et s'il pouvait tenir seul. Ce qui n'était malheureusement pas le cas. A peine eus-je relâché ma prise que ses genoux cédaient à nouveau. Prêt à l'avance à le rattraper, je lui évitais une nouvelle chute, et il s'excusa une nouvelle fois. Je n'arrivais toujours pas à comprendre pourquoi. Ni à m'expliquer cet étrange sentiment de déjà-vu...

Cette fois-ci, je ne lâchais plus. Même lorsqu'il me dit que ça allait aller, je ne me décidais pas à le laisser seul, au risque qu'il ne retombe sur le sol. Qui savait ce qui pouvait arriver, surtout lorsque l'on ne sait pas ce qu'il a ?! Restant un instant silencieux, je finis par passer son épaule par dessus la mienne, son bras reposant sur ma nuque, et le maintenait d'une main contre les côtes. Comme ça, au moins, je serai certain qu'il ne s'écroulerait pas sans que je m'en rende compte.

Me dirigeant lentement vers le Loup d'Argent, je m'assurai que ses pas étaient précis ou au moins un minimum contrôlés. Une foulure de cheville était si vite arrivée, et il n'avait certainement pas besoin de ça en plus. Les gens avaient toujours l'envie de savoir ce qu'il se passait, mais savoir et voir que je me retrouvais au milieu de cette histoire ne les motivait pas plus que ça. Après tout, ils n'étaient sûrs de rien, et ne feraient quelque chose que si j'en avais besoin. Je pense qu'après avoir dit il y avait quelques années que j'étais un jeune homme responsable et que je n'avais pas besoin d'aide à chaque instant avait été une bonne chose. Au moins, ils avaient compris...

Alors que l'on s'engouffrait dans une des dernières ruelles qui permettaient d'accéder au lieu que l'on cherchait à rejoindre, je réussis finalement à trouver ce qui me perturbait. Cette sensation, ce sentiment bizarre, c'était parce que ce à quoi je venais d'assister, je l'avais déjà vu... Je l'avais même déjà vécu ! La première fois où j'avais eu cette bribe de notre passé commun à tous, ces images sanglantes, avec des cadavres jonchant le sol, avec des hurlements à n'en plus finir, cette vision de ces terres brûlées, dévastées, pour un simple objet, tant désiré à cause de notre cupidité, et notre envie de pouvoir... Ces images qui n'étaient vraiment pas belles à voir, et qui me faisaient toujours me poser la même question : Pourquoi était-ce moi qui devait voir, revivre ça ?! Nous avions été l'un des peuples les plus barbares durant la Grande Guerre... Pas de quoi être fiers !! Enfin bref, c'était lorsque j'eus ces images, ancrées dans ma tête, que tout ce qui venait d'arriver à Tom m'était arrivé. Avec le temps, j'avais appris à m'y faire, à me contrôler, et cela passait désormais presque comme inaperçu. Et puis, j'avais ces visions quand je dormais, la plupart du temps, donc quand j'étais seul...

Tout ceci me permit d'arriver à une conclusion floue : Soit il avait lui aussi ce pouvoir, mais c'était une des premières fois que cela lui arrivait, soit il y avait autre chose, et mieux valait que je fasse attention. Décidant d'en apprendre un peu plus, sur cette histoire comme sur lui, j'optais pour prendre un peu de temps pour apprendre à le connaitre, et pour enfin me poser, à l'abri de mes jacasseurs de conseillers.

Maître des Draknars Messages : 139 Date d'inscription : 07/08/2009

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